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07/01/2015 13 01 07 (UTC)[citer]

Le processus de désignation à la présidence intérimaire en Centrafrique caractérise une médisance aux souffrances des peuples !
le 20 janvier 2014

Résout-on une crise de fragmentation sociétale masquant mal un conflit ethnique comme cela est le cas au Soudan du Sud et qui traverse actuellement la Centrafrique : par une élection ? Et qui puis est par une "désignation-élection" dont le "récipiendaire" ne détiendrait aucuns pouvoirs décisionnels d'importances ?


Les instances publiques intérimaires en Centrafrique, viennent de porter pour la deuxième fois en moins de trois semaines, madame Catherine Samba-Panza, à la présidence intérimaire de transition, en respect de règles propres à une mouvance (Séléka) ayant conquis par la force et la voie des armes le pouvoir et en totale contradiction des dispositions approuvées par la nation, qui veulent que les fonctions de président de la république ne soient pas dévolues par une votation d’une frange de la nation en comité restreint fut-elle représentative de la nation.


Cette "désignation-élection" imposée à la nation centrafricaine sous l’excitant de la préférence d’une femme, sans véritable pouvoirs décisionnels et ne disposant pas de réelle marge de manœuvre en raison de la durée prévue « courte » de la transition, ne saurait concrètement être vue comme une solution efficace et durable, mais bien plus comme une manipulation politicienne de mauvais augure.


Force est de constater qu’en Centrafrique, la France qui militairement garantie d’avant-garde et de premier plan sur le terrain la stabilité et l’effectivité des instituions centrafricaines, souhaite (expression politiquement correcte pour ne pas dire impose) que dans de bref délai comme récemment au Mali, il soit instiguée une nouvelle élection présidentielle cette fois là nationale avec la participation des populations, d’ici à la fin de l’année (6 mois selon des indiscrétions). Ce qui révèle qu’en plus du fait que le statut d’intérimaire n’octroi pas la possibilité de prendre des mesures exceptionnelles et mêmes ordinaires rattachées à la fonction présidentielle, mais simplement l’exécution-expédition des affaires courantes ou autrement la simple signature dans le bon fonctionnement des missions publiques, tel que l'ordonnancement du paiement du traitement des fonctionnaires, la durée prévue de cette transition n’offre pas non plus de possibilité à l’élu(e) de mener une politique d’envergure. Et ce, d’autant plus que madame Samba-Panza ne pourra pas se porter candidate à la future élection. Ce qui tend à rappeler qu’il n’est donc par cette élection, que pure stratagème politique, et de loin, réponse fiable et durable à la fracture sociale qui parcoure la Centrafrique.


S’il est souhaitable que l’élection d’une femme dans des sociétés dominées politiquement par la gente masculine, puisse être saluée haut les mains, il est tout de même manichéen de faire recours à une femme, et qui plus est, n’ayant aucune formation politique structurée en soutien dans un tel contexte de profonde déchirure nationale. Et surtout en ne lui offrant pas les moyens de réussite. Le comble serait qu’accepter une telle haute charge vidée en substance de l’essentielles des facultés qui l’accompagnent, dévoile que l’intérêt poursuivi serait plus de quête d’honneur individuel et financier que de l’ordre du service d'intérêt général.


En situation de crise de la nature de ce qui traverse défavorablement actuellement la Centrafrique, avec le déploiement sur son sol de grands nombres de forces étrangères en stabilisation du pays, il est préférable qu’à défaut d’un Homme providentiel qui s’impose par tous moyens, que soit institué un collège de transition constitué des différents politiques ayant servi jusqu’ici le pays...et que se prépare avec ces derniers l’émergence d’une nouvelle classe de dirigeants.


La remarque étant d’une fumisterie que cette volonté d’émergence d’une nouvelle classe de responsables fut noyée par la manœuvre de "désignation-élection" à la présidence intérimaire, de la courte transition, vidée d'impact d'envergure sur le devenir de la nation, de madame Samba-Panza, qui excluait -indécemment- les acteurs politiques responsables de l'actuelle crise qui parcoure le pays, et qui d'un autre profond indécent, pourront par la suite être admis à participer à la future élection !


La nation centrafricaine est-elle pour ainsi dire trahie dans ses aspirations de paix et de concordance ?

Joseph TAPA

Ps: De père camerounais et de mère centrafricaine, Catherine Samba Panza, 58 ans, née au Tchad, fut nommée maire de Bangui par la Séléka deux mois après leur prise de pouvoir, et est la femme de Cyriaque Samba Panza, plusieurs fois ministre sous André kolingba et François Bozizé.



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