Adm (451 articles pour l'instant) | | Les Etats Africains renvoyés à prendre leurs responsabilités
le 16 novembre 2013
Suite à une requête sous pesant d'une certaine forme de pression politique adressée au conseil de sécurité de l'organisation des nations unies (Onu : 15 membres dont cinq permanents), portée par l'emblématique institution africaine (l'Union Africaine : U-A), et visant à ce que l'Onu, de laquelle émane la Cours pénale internationale (Cpi), mette en œuvre sa prérogative statutaire de suspension d'une année renouvelable du déroulement des procédures judiciaires devant la Cpi, au profit africain, afin de suspendre les poursuites en procès pour crimes contre l'humanité du président et vice-président kényans, Uhuru Kenyatta et William Ruto.
Le conseil de sécurité de l'Onu par un vote en date du 15/11/13, a rejeté la requête africaine par 8 abstentions (sept étant membres de la Cpi et les Etats-Unis) contre 7 favorables (dont les pays africains, Maroc, Rwanda, Togo, et la Russie, le Pakistan, la Chine, tous non signataires du traité instituant la Cpi).
Les Etats Africains qui s'étaient réunis en Afrique le 11/10/13 au siège de l'U-A à Addis-Abeba, sous le pendant et l'exhortation de la menace concertée à collectivement dénoncer leur individuelle adhésion au traité instituant la Cpi, entendaient-ils faire un chantage par la voie de la pression politique à l'endroit de l'Onu ? Sans qu'il soit entendu par là, de la réponse de rejet de la requête africaine, que l'Onu ne céderait pas à des pressions et qui plus est africaines...voire à des chantages ; il est tout aussi, de lecture, saisissable que l'Onu n'entend pas s'engoncer de tutorat à l'endroit des Africains dans cette espèce, les renvoyant à assumer leurs engagements et aux respects ceux-ci dans leur expression.
Ce renvoi en responsabilité n'aura d'autre effet que de renforcer l'échappatoire des Leaders Africains, aux escarmouches guignolesques, qui argueront d'abondantes dissensions et moult divergences soutenant l'impossibilité d'unanimité dans le concret d'un retrait collectif de la Cpi. Il s'en trouvera d'autres leaders Africains qui n'emprunteront pas la même voie individuelle qu'à l'adhésion à la Cpi, pour dénoncer leur adhésion, mais s'adonneront de malhonnête esquive à l'accablement d'autres leaders Africains qui s'opposeront au retrait de la Cpi. Les invectives auront à cet effet bon dos, et rempliront de distraction l'espace public en symbolique tension fratricide, en appui de fameuses supputations visant à indexer un tel de n'être profondément panafricaniste, et cetera,....sans qu'un seul, se veule porteur d'exemple en matérialisant de réalité le retrait de son Etat de la Cpi au détriment d'intempestives déclarations en quête de populisme de mauvais aloi.
Il s'envisagerait que l'Onu ait plus d'estime pour les populations africaines, en ne soutenant pas la mascarade d'immunité d'irresponsabilité dans les balbutiements d'une construction sociétaire, que les dirigeants africains qui eux entendent et souhaitent être -d'un respect de loin convainquant- sous le couvert d'une immunité juridictionnelle internationale pour quelconques faits criminels dès l'instant où ils exercent ou se sont portés à l'exercice des plus hautes fonctions publiques d'un Etat africain.
De constat : qu'aurait bien pu présager d'ouverture une acceptation par l'Onu de la requête africaine ? L'irresponsabilité n'aurait-elle pas, au delà de la mise en tutorat, tout simplement été le nouvel socle de gouvernance en Afrique ? Ainsi donc en serait la sueur s'écoulant du dévouement des dirigeants Africains à la gestion et à l'administration des entités territoriales sous leur responsabilité ? L'Afrique refuserait-elle par la voie de ses dirigeants à assumer ses responsabilités au point d'en rechercher une cinquantaine d'années après leurs indépendances que soit redéfinie à leur endroit une certaine forme de curatelle ou de tutorat ?
Joseph Tapa |