Adm (451 articles pour l'instant) | | Que projette la libération des français au Cameroun ?
le 19 avril 2013
La remise de la famille française de sept personnes, dont quatre enfants, enlevée le 19 février 2013 au Nord Cameroun, aux autorités camerounaises en ce jour du 19 avril 2013 (selon les déclarations officielles) couvre t-elle une nouvelle voie de mal gouvernance par distraction et autres détournements de fonds publics ? Il serait surprenant que cette remise aux autorités camerounaises n’ait été sans contrepartie et d’évidence financière.
Toutefois, à la décharge du mérite de l’effort et l’efficacité de sa diplomatie dans cette affaire d’enlèvement de français, ayant été conduit à un heureux dénouement sans effusion de sang (officiellement), il ne saurait autrement être normal que le Cameroun puisse rechercher à s’auréoler et à juste titre, vu que récupérateur de la famille enlevée sur son sol et vraisemblablement détenue durant deux mois au Nigeria voisin. En poursuite, il n’est plus qu’à espérer que l’expérience ainsi acquise sera mise, et saura être conduite avec encore plus d’efficacité et succès, au service de la libération de nombres d’autres personnes subissant le même triste sort d’enlèvement et dont majorité sont des camerounais.
Congratulations en vue
Il va s’en nul doute -cyniquement- être réchauffé pour le temps que cela pourra durer (la France appréciera t-elle de n'avoir pas préalablement été informé et n'avoir eu le privilège de l'annonce ? )...le cadre relationnel régit des liens ancestraux et récemment tumultueux, dans la revendication d’une certaine ferveur et dynamique à la bonne entente en appui de bénéfice de la neutralisation de l’encoche née de l’enlèvement.
Inique profit camerounais en vue
Il est depuis quelques années constant au Cameroun que l’actualité soit chroniquement défrayée par une forme de compétition à l’enrichissement illicite, par accaparation et distraction des financements publics. Tous les secteurs nationaux des activités publiques et même privées participant allègrement à la compétition. De sorte qu’il serait d’un invraisemblable qu’est puis y échapper le contour vraisemblablement financier de la libération de la famille de français enlevée au Nord du Cameroun.
L’assainissement des mœurs publiques via la lutte contre les détournements et mauvais emplois des derniers publics, étant déclaré objectif présidentiel, avec la mise en place d’un ensemble d’organes publics spéciaux chargés d’investir (*Conac, Anif) et punir (**Tps) les compétiteurs à l’enrichissement illicite : à la suite du dénouement heureux de cette affaire d’enlèvement de français et à la connaissance de l’ambiance nationale compétitive à l’enrichissement à toute occasion ; il est plus que de bon qu’en poursuite de l’objectif présidentiel d’assainissement de l’espace public, que soit apporté des clarifications à toute une série d’interrogations dont-il vous ait livré ci-dessous quelques unes d’entre elles.
Combien ou quel montant a-t-il été décaissé des fonds publics « secrets » pour la réalisation de l’opération de libération ? Combien a-t-il été reversé aux preneurs d’Otages ? Combien a-t-il été alloué à la logistique dans cette opération ? Quels acteurs assurèrent le contact et la négociation d’avec les ravisseurs pour en savoir de la nature de leurs patrimoines actuels afin de mieux en contrôler la progressivité de ceux-ci dans les jours et mois à venir ? Furent-ils rémunérés ces intermédiaires ? Par qui si oui ? Et à hauteur de quel montant ?
Il importe qu’en soutien de sincérité de l’objectif présidentiel à nuire aux tentations de détournement des deniers publics et autres, qu’il ne soit encouru et instrumentalisé un nouvel moyen de distraction des financements publics : par la voie heureuse de libération des nombres d’autres victimes de rapt en attente.
De la Perversité en vue
À quel prix le Cameroun ou du moins le gouvernement de l’actuel président Paul Biya, entendra t-il s’offrir (acheter !) ou flatter l’amitié française ?
Tel est en suspend l’interpellation triturant subrepticement la hargneuse implication du gouvernement camerounais dans le dénouement heureux de cet enlèvement de français au Cameroun. Ce dont semble être pour l’heure exclu de bénéfice à l’identique de pugnacité dans l’action gouvernementale bons nombres de camerounais et autres Africains y vivant.
Joseph TAPA
*Conac : Commission nationale anti-corruption ; Anif : l’Agence nationale d’investigation financière
**Tps : Tribunal pénal spécial |