La construction faussée des sociétés africaines modernes
Le 19 fév 2013
Il s’enracine de la conquête territoriale incitée par la quête de grandeur en Occident, et dont l’Afrique connue (!) les foudres agressives, et en est depuis étreinte sous le férule d’accompagnement idéologique au départ de civilisation, à son émergence sociétaire, en passant par un tintamarre de transmission (décolonisation),
que l’Afrique est depuis lors -et le resterait sauf hiatus- l’instrument d’ajustement des errements et autres malheurs nés et venus d’Occident. Le dire ne serait être autre chose que résultant de la constatation de l’évolution de l’environnement sociétaire africain depuis l’intrusion occidentale en Afrique.
Petit rappel historique
Le modernisme tel qu’on l’entend au sein du monde actuel, autrement expression de la vision occidentale sous sa référence, aurait pris forme pour l’Afrique à une conférence à Berlin en novembre 1884-février 1885 où elle se vue morcelée en territoire par le fait d’entente d’Occidentaux dits bienfaiteurs sans recourir à l’entendement ou à l’approbation des Africains. Et dont les générations d’Occidentaux succédant s’illustrent de rivalité et d’atavisme à se contenir en référence et chantre visionnaire face à l’émergence de l’Afrique.
Ainsi, après le choix de certains Africains envoyés en Europe où ils subirent un profond lavage de cerveau par l’éblouissement au résultat qu’ils voulurent et veulent être européen et par là altérer leur existence (psychologique, physique, etc.) au résultat de quête de ressemblance et diverses assimilations, s’est poursuivi celui du choix des personnalités devant entretenir l’idéal de modernisme entrevu pour l’Afrique. C’est ainsi que les premiers leaders Africains, tous issus (encore en très grande majorité à nos jours) des rangs de l’éblouissement occidental, s’entendirent dans l’invocation de principe à ne pas (jamais ?) revenir sur les frontières héritées des colonies : principe de l’intangibilité des frontières que reprend d’héritage de la défunte Organisation de l’Unité Africaine (OUA) cette actuelle majeure africaine qu’est l’Union Africaine (U-A) qui au demeurant est substantiellement financée (77%) par l’Union Européenne (U-E). Par ces simples faits d’acceptation et financement, il fut enraciné la prééminence de l’idéal occidental sur l’essor de l’Afrique.
De la perversité de la construction économique
Il est ici un autre secteur fortement évocateur de l’expression du modernise biaisé de la construction africaine. En effet, il est notoire que les premières infrastructures dont bénéficièrent les territoires d’Afrique, du fait d’Occidentaux, dans le domaine de l’économie, le furent à la satisfaction des besoins de consommation d’Occidentaux et via l’emploi gratuit et sous diverses contraintes de violence physique et mentale des Africains. De sorte que les magasins, entreprises, institutions, routes, ports, aéroports, etc., réalisés gratuitement et au prix de la vie de bons nombres par les populations, l’étaient principalement dans le souci de stocker, contrôler et évacuer vers l’Occident les diverses exploitations locales.
Ce qui se poursuit allègrement à nos jours quand bien même des millions d’Africains vivraient sous malnutrition et ne bénéficient guère des retombées des richesses naturelles de leur espace, l’essentiel des exploitations locales sont de toujours orientées à la satisfaction des Occidentaux. Cette fois ci et d’évolution de l’esprit du modernisme pour l’Afrique, non plus sous le format de la violence directe mais au travers d’un autre stratagème érigé en concept qu’est la mondialisation…au sein duquel les Africains ne détiennent aucun effet de levier : si oui, ne plus y participer…cela serait vraisemblablement une voie de salut !
De la duperie orchestrée autour de la mondialisation
Au soir des indépendances, les strates des économies africaines érigées et dirigées à la satisfaction des consommations étrangères, qui étaient toutes tenues par des Occidentaux, ne souffraient guère de taxations et autres impositions fiscales sous le contrôle et bénéfice direct des Africains. La dite transmission de l’exercice des pouvoirs de départ simplement ou symboliquement publics et de loin économiques et encore moins sécuritaires (direction et organisation des forces en armes : tant-il est vrai que l’indépendance fut hâtivement donnée après la déstabilisation des sociétés africaines passant par la désorganisation de ce qui existait et partant là soutenant le rétif à la préparation et à la participation majeure des Africains à la nouvelle organisation coloniale&hellip
, fit miroiter aux Africains choisis par les Occidentaux (dirigeants au soir des indépendances n’étant pas issus du choix des populations : l’expression démocratique par le vote eut été certainement un danger d’époque…ce qui laisse à méditer sur sa sincérité à nos jours !) une certaine manne financière. La manne financière bien existante, fruit des exploitations souvent sauvages et dont sont en outre victime de dommages collatéraux les populations (drame écologique, assèchement des voies d’eau, pollutions diverses des terres arables, déportation des populations, etc.), du moins la part attribuée aux Africains et que l’on voulue stable dans la durée (indéfiniment !) quand bien même dérisoire, se verra vite insatisfaisante en rapports aux besoins grandiloquent et sous-jacent à l’embellie démographique.
Les impétrants Africains, pris en nasse par les besoins d’accompagnements qu’imposent la croissance démographique, conscient du ridicule des financements nés de l’exploitation locales par le fait d’Occidentaux qu’ils acceptèrent au soir des indépendances, et surtout au fait des bénéfices et profits estimables résultant pour leurs nouveaux colons engoncés sous l’étoffe de partenaires, s’hasardèrent pour les plus vaillant au-delà de renâcle en dénonciation cet état de fait, avec incitation à la renégociation des parts rétribuées des exploitations…ce qui fut sanctionné pour certains par leur éviction des affaires publiques (Tandja au Niger qui imposa à son temps à Sarkozy la répartition à 50-50 du fruit de l’exploitation de l’Uranium exploité par Areva, Dadis Camara en Guinée-Conakry, sous l’ère Sarkozy en France, qui lui aussi entendait revoir l’ensemble des contrats d’avec l’étranger, etc.) et les plus chatouilleux dont bons nombres d’inconnus eurent la prime mortuaire (Lumumba, Sankara, etc.).
Il importe de rappeler que les Africains eurent la satisfaction de récupérer dans leurs escarcelles, des brides d’exploitation d’envergure que ne détruisirent pas les colons à leur départ. Et qu’ils leur fussent d’alors soutenus, qu’ils jouissaient d’un privilège de rachat de l’intégralité des productions nécessaires à la consommation occidentale. D’où l’engouement à mettre en friche sur le plan des cultures (Banane, ananas, coton, fleurs, etc.) dont la production étaient quasi-totalement expédiée en Occident. Avant l’intégration pernicieuse de leurs productions dans le marché planétaire de la mondialisation avec pour conséquences de nuire non seulement à leurs financements résultant, mais encore plus à la nature et orientation de leurs cultures et investissements.
Le mécanisme de la mondialisation se trouva alors actée de fort belle manière, expliquant désolément les incroyables manques et carences dont souffre bons nombres de pays Africains jouissant pourtant d’excellentes conditions naturelles et qualités humaines. Mécanisme dont la finalité n’est autre qu’entretenir la dépendance sous perfusion d’assistance perpétuelle de divers fonds et organisations de secours occidentaux. Ce qui explique, d’un exemple, qu’un pays peu peuplé par rapport à sa superficie comme le Sénégal, dont les populations consomment d’affection quasi quotidienne et quantitativement le riz, en soi contraint d’importer plus de 40.000 tonnes annuellement, alors que jouxtant la mer sur pas moins de 531 Km de côte…quand bien même que la culture du riz ne réclame guère de technologie exceptionnelle mais juste de l’eau douce que l’on extrait aisément de l’eau de mer. Il en est de même pour bons nombres autre territoire africain peu peuplé tel pour le Cameroun avec ses 402 Km de côtes, etc.
De connaissance africaine actuelle, seule la Libye sous l’ère de feu Kadhafi s’était œuvrée dans un vaste programme d’irrigation à visée de production vivrière du désert, tiré des recettes de l’exploitation pétrolière (dont Kadhafi sitôt arrivé au pouvoir en 1969 dès 1971 fut à l’origine de l’augmentation du prix du baril de pétrole passé d’alors de 20 cens à 2 dollars Us) avec un coruscant succès qui a vraisemblablement du mal à s’illuminer ailleurs en Afrique.
Il n’en reste pas moins qu’il découle de la mondialisation et son marché planétaire sous la coupole des Occidentaux, dont les Africains pour l’intégrer avec leurs productions se voient imposer l’achat d’autres biens qui s’y trouvent sous peine de perte de financement cruciaux à contenir ou éloigner les populations des vents de révoltes. D’un simplisme schématique, ainsi, si tu veux vendre tes bananes, tu devras aussi acheter le riz apporté sur le marché par un autre venu d’ailleurs et tout aussi en relation privilégiée, et de conséquence, ne pas t’hasarder à être autosuffisant dans ta production de riz. Telle est pour partie l’esquisse maléfique que déploie au bénéfice d’Occidentaux le marché planétaire dont-ils tirent les ficelles de la distribution, répartition, bénéfice et de l’organisation.
La nouvelle donne du modernisme pour l’Afrique
Une évolution moderne, ce fait jour, dans le schéma de la neutralisation des desiderata et velléités africains à influer de menace sur la consommation occidentale. Celle-ci se présenterait tout aussi assortie d’accompagnement idéologique, s’appuyant cette fois-ci non plus sur la nécessité de civiliser mais sur celle de sécuriser l’Afrique. Sous l’invocation perfide (?) que cet espace abandonné aux Africains pourrait caractériser un préau ou sanctuaire de menace à la stabilité occidentale. À bien y voir, la menace ne saurait être autrement qu’à l’approvisionnement d’un Occident chancelant et vraisemblablement moribond qui visiblement ne souhaiterait plus s’en remettre aux règles passives du marché planétaire.
Ce qui s’entrevoit des nombreuses campagnes et autres programmes militaires imposés aux Africains. Avec toutefois comme naguère à l’ère de la colonisation civilisatrice, la complicité assassine de quelques affidés illuminés et/ou sacripants en quête de reconnaissances à l’instar des pitreries de l’actuel président béninois, Boni Yayi, saluant à tout va la France au point de s’affubler aux couleurs de ce pays,
ou encore la dite invitation par l’intérimaire président du Mali, Dioncounda Traoré, au pouvoirs pourtant fortement limités de capacité de par son état statutaire, à l’intervention et maîtrise militaire de la France dans ce pays.
La nouvelle donne serait donc de mettre l’accent sur la déliquescence des institutions africaines, savamment orchestrée par la contrainte de la mondialisation, afin de réimplanter des forces occupantes aux dites nécessitées de meilleure sécurisation de la construction des sociétés africaines. Bien au-delà d’infantilisation avérée des Africains, il est plus que clair que l’on est mieux servi que par soi même…et dans ce schéma que les Occidentaux sont seul à même de sécuriser au mieux ce qui est important pour eux ! En contrepartie on servira aux Africains les bienfaits de l’humanisme universel dont-ils ne sont même pas invités à étoffer la consistance ; Et ont leur portera en plus du fantasme éprouvé d’avoir un dit semblable (Obama) à la tête de l’Etat le plus puissant du moment (Usa) et celui d’effet psychédélique flatteur affaiblissant encore plus dans des voies perverses d’une reconnaissance à ce qu’il puisse avoir un représentant (Pape) à la tête de l’organisation qui servie à détruire leurs cultures (vaillance !) et les asservir au travers de la religion chrétienne et différentes variantes.
L’espoir d’une ère nouvelle
Celle-ci ne saurait être existante et efficace sans passer pas par une décolonisation par eux-mêmes des Africains. Voilà au plus haut ce qui pèse aux jeunes générations actuelles et futures africaines dont l’activisme se doit d’être éloigné des faiblesses et traîtrises des générations précédentes et à qui furent accordées en don les dites indépendances.
Joseph TAPA