05/06/13
Afrique: Ignominie à l'africaine

Ceux qui hier s'adonnaient -de joie de coeur- à la création des États africains, sans consultation des Africains, se manifestent de nouveau à une redéfinition des entités territoriales africaines.

Une fois encore sous le pesant d’obscurs intérêts imperceptibles des masses populaires africaines à l’assentiment non recherché.

Après que fut acté par la voie d’un vote de sécession, la division du Soudan en deux entités étatiques : Soudan et Sud Soudan, sous le prétexte de l’absolu nécessité de consécration de la spécificité des populations chrétiennes du Sud en passant par l'étape de l'autonomie. Sud Soudan, nouvel Etat bien riche en ressources minières (pétrole). Nord Soudan ou plutôt le Soudan, majoritairement musulmans dit à tendance radicale (choc des civilisations). Que cela fut tacitement reconnu et approuvé par l’adhésion du Sud Soudan aux organes et institutions africaines, de l'ensemble des Africains (dirigeants !) : qu'est-ce qui empêcherait donc que fort de cet autre succès conçu cette fois encore de l’étranger, qu'en poursuite il en soit de même au Mali ?

Avec comme préalable, de pratique éprouvée et imposée au Soudan, une mise en place d'une autonomie de la région de Kidal, sous le contrôle des milices Touaregs, en mettant en avant le fallacieux spécifique de la légitimité des revendications lointaine d'autonomie et d’indépendance territoriale des populations Touaregs.

Dommage pour les sahraouis, relégués à de sempiternelles résolutions non contraignantes onusiennes. Rien dont est friand d’abondance le monde occidental ne s'extrait pour l'heure sur leurs terres ! À l’inverse des terres de rattachement des Touaregs d’où s’extrait généreusement l’uranium vital à la production de l’énergie électrique (épicentre de la bonne marche économique mondiale actuelle) et bien d’autres ressources naturelles à l’instar de l’or (refuge de convertibilité et de confiance en les monnaies actuellement), notamment au Niger voisin où se localise en grand nombres les populations Touaregs.

Le contraste ou l'ignominie se dévoile de ce que les Africains à travers leurs dirigeants d’époque à encore aujourd’hui, d'entente institutionnelle (l'organisation pour l'unité africaine : OUA et de succession l'Union Africaine : U-A), s'enferment de consensus politique par une résolution visant à ne pas remette en cause les frontières issues de la colonisation ! Là, sous l’invocation à ne pas déstabiliser les populations déjà renfermées dans des identifications préétablies. Où la consécration des impositions de la colonisation.

L'Occident dans sa toute prééminence (rendre à César ce qui lui est dévolu !) acceptera t-il les velléités séparatistes des populations de la cyrénaïque (Benghazi) en Libye ? Qui ont déclaré leur indépendance sans en référer aux autorités libyennes et encore moins faire porté leur revendication par un Etat occidental !

Les Africains s'opposeront-ils à la suite de la scission en deux du Soudan, au subreptice de la redéfinition en voie de marche des frontières issues de la colonisation au Mali ?

Joseph TAPA