09/01/13
Cameroun : Et si vous étiez à la place de Paul Biya !

Imaginez vous être une personne de 80 ans, affaiblie de sénescence avéré vous imposant de réguliers séjours hospitaliers en voyages privés loin des regards curieux des vôtres, au parcours de vie marqué d’efforts ubuesques étalés sur pas moins d’une quarantaine d’années à conserver des avantages tirés de diverses fonctions échus (plus par le hasard que le mérite) dont la plus emblématique et tortueuse de sollicitation mentale qu’est la magistrature suprême d’un pays de grande diversité géographique, culturelle, humaine.

Imaginez vous que la richesse variée de votre pays vous impose de diriger par truchement de dosage ethnique, offrant ainsi une faculté (dont vous vous extasiez) d’exacerber les rivalités en guéguerre fratricide, confortant le douloureux de la soubrette à votre égard.

Imaginez vous être vigoureusement tancé par vos puissants partenaires internationaux (concourrant à la réalité de votre pouvoir) de votre mépris de vos propres faits. À l’instar du respect de la constitution sur laquelle vous vous légitimez de représentant légal, et de laquelle juridiquement vous ne répondez pas aux dérivés légaux imposant d’une part, la déclaration des biens avant accession à tout mandat électif, et d’autre part, autres dérivés publics imposant de nécessité de bonne administration la mise en place d’institutions souveraines et indépendantes, juridique et représentative des populations, (Conseil constitutionnel, Sénat, etc.).

Imaginez vous être continuellement indexé de laxisme ectoplasmique favorisant la déliquescence sociétaire par l’aggravation délétère des missions publiques, dans un concours effréné au détournement des financements publics. Concours auquel n’échapperait pas votre plus proche entourage familial (Affaire du fiston Franck). Et que ces constats mis bout à bout prennent la voie de susciter la révolte populaire.

Imaginez vous qu’en dépit de vos intentions érigées à satisfaire vos partenaires internationaux, par la mise aux arrêts d’ex collaborateurs (choisis délicatement parmi les civils) accusés d’avoir pris trop de libéralité avec les financements publics, et dont l’impact secondaire au sein de votre nation (? sans que l’on sache de certitude si vous y êtes encore partie intégrante de cette nation en respect des lois gouvernantes la nationalité devrait auréoler votre stature de malheureuse victime des errements du mauvais nombreux choix de collaborateurs (à votre image ?). Et que cela ne satisfasse pas à étancher la soif d’assainissement venu de l’extérieure, et le criard, en interne, de rafraîchissement d’équité et de sincérité à l’égard de votre famille directe…au risque de vous exposer à la colère dévastatrice de vos collaborateurs du moment (future monnaie d’échange ?).

Imaginez vous que l’ambiance pesante de mécontentement plus ou moins distraite de dilatoire par des évènements pompeux sous l’étiquette de grandes réalisations à l’émergence 2035, après l’ère sous vôtre impulsion du renouveau et des grandes ambitions (sempiternelle pose des premières pierres de construction d’ouvrages nécessaires pour le niveau de population actuelle et de loin celle de 2035), puisse pénétrer de grogne votre meilleur atout qu’est votre penchant à vous garantir une confortable sécurité personnelle au rayon d’action ouvert à la répression à toute opposition à votre splendeur.

Imaginez vous qu’en plus conjugalement vous soyez invité à faire valoir vos prérogatives discrétionnaires attachées à la fonction présidentielle (inviolabilité et irresponsabilité à vie) pour la bonne marche de l’Etat (défense d’intérêt), et non à la personne du président, pour porter une garantie de survivance à votre personne à votre famille. Ce qui au-delà d’illégalité ne saurait autrement que concourir à fortifier le climat délétère des institutions publiques, et ainsi, de revers conforter la nécessité de votre déchéance.

Imaginez vous…il y’a en aisément de quoi dire au bout de trente ans de pouvoir…complétez.

Toutefois, nul doute que si vous étiez à la place de Paul Biya, vous entendriez détenir ou vous offrir une réponse d’ensemble à tous ces maux pesants.
Peut-être useriez-vous, en quête de répit, de capitaliser sur la solidarité nationale ou titiller le patriotisme revendiqué à tue tête en mettant en scène la menace étrangère contre l’intégrité territoriale : telle que l’agression d’une horde de braconniers voulant s’en prendre aux éléphants. Ou encore, soufflerez vous de menace de capacité à nuire aux intérêts étrangers par la dénonciation, en assurance d’excitation de la ferveur anti-coloniale endormie au sein des populations, des ratés des actions internationales : telle que la sortie face aux ambassadeurs accrédités dans votre capitale qui se verront surpris de vous entendre accabler l’action des nations unies de part ce monde (Côte d’Ivoire, Libye, Syrie).

Ou encore, fomenterez vous en guise d’ébahissement et stupéfaction populaire, avec l’assurance de resserrer les rangs à vos cotés, des menaces ou atteintes à votre vie : tels que le mécontentement épistolaire au sein de votre appareil de sécurité et tentative directe par emploi d’armes à feu à votre passage…ouvrant insidieusement d’une compréhension recherchée, l’adoubement à dénier à vos « présupposés » compatriotes la charge de diriger votre appareil sécuritaire. Ou encore n’hésiteriez vous pas, d’un bienvenu joker, à tirer profit des déboires de vos voisins en portant sur la scène publique des menaces à votre propre stabilité interne (plus ou moins avérées au vu de la persistance habituelle, sans déportation dans le triangle national, en distorsions des principaux voisins que sont la Centrafrique, le Congo-Brazaville, le Nigeria, le Tchad). Et par voie de conséquence, contrairement à votre indolente habitude, vous vous y projetterez par l’envoi de troupes au nom de votre profonde qualité de visionnaire (...2035) : telle que la déportation d’occupation des troupes camerounaises dans cet autre récent conflit qui parcoure actuellement la Centrafrique.

Sincèrement à la place de Paul Biya vous aurez réfuté ces machinations sous quels autres pesants ou au profit de quoi d’autres ?

Joseph TAPA