Adm (451 articles pour l'instant) | | le 24/02/12
L’armée en Afrique est-elle vertueuse ?
Il parait opportun de s’interpeller au vu du tortueux d’inefficacité des forces armées africaines dans les conflits pourtant mineures auxquelles elles font face à nos jours, à l’exemple des attaques des groupuscules d’à peine 300 Hommes dans le désert Malien, Nigérien, Algérien, Mauritanien, ou encore à l’Est du Grand Congo, au Nord Nigéria, en Somalie où s’évertuent trop péniblement -au bas mot- seulement les armées Ethiopiennes, Djiboutiennes, Burundaises, Ougandaises, Kenyanes, appuyées d’hétéroclites instructeurs, pilotes et autres techniciens étrangers.
Les Etats africains affichent pourtant fièrement des effectifs militaires d’une moyenne d’environ 20.000 Hommes auxquels s’ajoutent tout aussi en grand nombre des forces de sécurité (police, gendarmerie et pléiades de milices) ainsi que des forces spéciales exclusivement cantonnées en unités de protection présidentielle.
Ces différentes forces en armes, renferment l’importance de l’efficacité de leur mission par la nécessité de dissuasion se devant d’induire une certaine compétence des cadres, qui au demeurant sont essentiellement instruits à prix d’or à l’étranger, et la qualité de leur mission par la mise à disposition de coûteux matériels (technologies meurtrières importées) dont-ils se font un honneur en parade d’exposer le reluisant.
Au nom du droit incompressible à la sécurité des biens, des personnes et des institutions qui pèsent à tout Etat, les forces en armes se voient attribuées meilleur positionnement dans l’attribution et augmentation des financements publics. Ce qui en soi n’est pas fort dérangeant quand le besoin de mise en pratique se fait jour. Là s’en trouve le bas blessant actuellement en Afrique, où nombres d’armées de pays aux effectifs pompeux faisant en interne face au microcosme d’Hommes en sédition (rebelles armés), en appellent à des coopérations internationales et transfrontalières pour venir à bout des quelques vaillants révolutionnaires ou subversifs défiant l’autorité établit. Cachant au plus mal la débandade et carapate de ses couteux militaires : instruits à se demander dans quels objectifs, s’ils ne peuvent faire face à de simple Hommes pauvrement armés.
Il apparait d’indéniable que la qualité (statut) de militaire en Afrique semble plus qu’être qu’un vivier de recrutement en lutte contre la galopante paupérisation et chômage ambiant, de sorte que les heureux élus n’exposent pour honneur de service que la beauté des parades ou le tabassage des populations pour le compte de quelques serviteurs de l’Etat.
Bons nombres de leaders n’hésitant pas à faire appel à d’autres armées africaines aguerries, telle que celle d’Angola (très sollicitée car bâtie sur les 17 années de guerre civile que connu ce pays), du Rwanda (dont le ratio d’avec la population et la discipline interne des soldats fait pâlir) et bien d’autres pour opposer leur savoir faire ; car il est vrai qu’une certaine ambiante politique militaire africaine veut que les forces armées soient très mal équipées pour contenir de probable velléité de renversement des institutions publiques. Ce qui là encore dévoile l’indécente conception de la mission de militaire en Afrique.
D’évidence, pour tout esprit s’abimant à redorer l’éthique militaire en Afrique, il est souhaité la formation d’une armée africaine indépendante des Etats. Cette louable intention que porta à bout de bras le feu Guide Mouammar Kadhafi, de Libye, rencontre le plus grand mal à être actée. Tant les obstructions des leaders d’Etats actuels sont légion. La louable intention obtenue -vraisemblablement pour sa beauté- l’aval des leaders africains, cette fameuse armée africaine dont-il a été décidé après moult débats de l’installation de son commandement opérationnel à Douala au Cameroun, sans qu’il soit à l’heure attribué un espace et des locaux de fonctionnement, prend la voie livide d’éléphant blanc.
Et voilà de toujours l’Afrique -au travers de ses militaires- par la bénédiction de ses dirigeants (épaulés subrepticement de l’étranger), prompt à remplir les caisses des entreprises du secteur l’armement étranger par l’acquisition d’armement et de services techniques (formation à l’utilisation, entretien et pièces de rechanges, tec.) plus pour les festivités de parade et autres cérémonials, d’accoutumance entretenus dans la méconnaissance des vertus et valeurs.
Qu’il est regrettable l’époque où les populations avaient la charge de défendre d’eux même leur société. Le vent dit de civilisation qui introduit la dévolution de la défense à un corps sous le revendicatif de spécificité et par la suite de professionnalisation dévoile une fois de plus le maléfice qui le dirigea.
Faut-il dans le cadre des incapacités des armées africaines comme l’exposent les théâtres d’opération en Somalie, au Congo Démocratique, en Centre-Afrique, en Casamance, et bons nombres en sourdine, qu’à l’image de ce qui se fit au Rwanda en 1994, l’on arme les populations pour assoir leur sérénité ?
Joseph TAPA |