Niger : Niamey ou l'illusion de l'ère nouvelle
Au renversement avec fracas du président général d’armée en retraite, Mamadou Tandja, le 18/02/10, par une cohorte de militaire, sous revendication psychédélique de restauration ou affinage ou ancrage démocratique. Comme cela est d’ironie propice en Afrique "moderne" (tout tripatouillage politique s’inscrivant au nom de la démocratisation quels en soient voies et moyens). Un vent de victoire des libertés et autres philosophismes "à l’exemple des droits reconnus à tout Etat : défense, sécurité ; et corollaires sous évocation de non ingérence etc.", acharnés au bien être et indépendance des peuples, bouscula d’espoir, de nouveau, l’épais nuage de fumée noircie stérilisant d’infertilité capacitaire le conscient de nombres d’enfants des régions africaines.
La petite histoire polémique interrogative
La nuit du 15 au 16/09/10, sept employés dont 5 français d’une société privé française : Areva, exploitant des mines d’uranium au Niger (site d’Arlit), ont été enlevés. Suscitant une action militaire, sans succès, de poursuite des ravisseurs. Ces derniers seraient au dire des poursuivants retranchés dans le désert contigu du Mali voisin. L’autorité putschiste transitoire nigérienne annonça que l’échec de l’opération de poursuite est commun d’avec la France qui y participa via un soutien logistique aérien (information satellitaire en temps réel et survol du positionnement des ravisseurs). Ce à quoi la France réfuta de sa partition. L’échec ne peut donc être qu’Africain ?
Il va s’en dire que cet imbroglio projette nombres d’interrogations desquelles l’on peut extraire : le raté de la communication des alliés de facto ; La perplexité des non dits ou cachotteries ou contraintes des principes internationaux quand à l’inefficacité des forces engagées au vu des moyens mis oeuvrent. Etc.
Pour clore la petite histoire, coutume humaine étant depuis l’aube de temps, brou ha ha s’enflamma en contournement du résultat du pompeux des moyens technologiques devant une petite nébuleuse aux moyens rudimentaires ; l’incroyable de la situation se déporte en invectives de la faiblesse africaine. Ici, la compagnie privée de protection nigérienne (aux rémunérations du personnel avoisinant les 50 euros/mois) qui aurait été imposée et sans armes de défense dans une zone désertique et de rébellion à l’entreprise française (selon ses dires) par l’autorité en place (peut être celle renversée depuis février&hellip
, pendant que la nouvelle autorité (putschiste) rappelle que la société à volontairement depuis deux mois transmis la sécurité à des agents privés non armés plutôt que de la confier à l’armée nigérienne (juteux contrat).
Le vent de l’espoir s’évapore
L’espoir s’analysa dans le chapelet de vœux qu’émis la nouvelle autorité putschiste de Niamey (au nom de la république démocratique), sitôt intronisée, et qui de coutume de flatterie populaire entendit par des actions de façades entreprendre pompeusement sous l’égide affectionné du changement l’ère nouvelle : la reprise en mains des devoirs régaliens de l’Etat, induisant tacitement renégociation des accords et conventions divers.
L’espoir se trouve visiblement être de nouveau un artifice endurci de rêve. Cela transparaît des suites de la capture des employés de l’entreprise française. En effet la France dont-il n’est reproche qu’elle entende protéger ses ressortissants à tout point de la terre vient de s’installer militairement à Niamey (apparemment seulement 80 hommes dont majorité affectés aux renseignements, et 2 avions de reconnaissance de type Breguet-Atlantique et des Mirage FR). La nouvelle autorité souveraine qui dispose en avion de guerre de 2 MI MI-17 et 2 MI MI-24 plus performant que ceux français et plus de 20.000 hommes de troupes, ne serait donc pas en mesure de faire face à ses devoirs régaliens ? En l’occurrence ceux de la protection des biens des personnes sur son territoire ? Les ravisseurs seraient au Mali ! La présence française au Niger serait-elle alors consécutive à la mise en œuvre d’accords de défense (stabilité institutionnelle n’est pas menacée)? Ou la sécurisation directe par l’Etat français des investissements stratégiques de ses ressortissants hors des frontières pour ne pas dire spécialement en Afrique ?
D’une perceptibilité conclusive, il serait tout bonnement présenté l’Afrique comme n’arrivant à rien ou ne pouvant rien d’elle-même. Moralement, l’espoir voudrait se muer à un ancrage d’impossible continental. Stupidité !
En tout seigneur, le président français, Nicolas Sarkozy, après avoir sollicité dans une ironie des plus brillante à la tribune de l’assemblée de nations unies que les transactions financières soient taxées pour soutenir l’effort d’assistance en direction de l’Afrique, -ce qu’il refuse de faire en interne en France pour le financement des retraites… voire d'assistance à l'Afrique comme ici invité : Lettre ouverte à l'administration française- ; Il annonce avec gloire et honneur qu’il entend s’inviter sous la qualité de président du G-8 à la conférence de l’Union-Africaine en janvier 2011, à Addis-abeba en Ethiopie.
L’espoir serait le bon vouloir paternaliste non africain !
La réciprocité tenant plus du domaine humoristique, hilarant serait le président d’une structure régionale à vocation internationale africaine (exemple UMOA, SADC, CEMAC, UMA) décidant de s’inviter à une séance de l’Union Européenne pour faire valoir un point de vue africain.
Indiscutablement, la nature souhaitable d’un changement ne devrait emprunter les voies de hiatus révolutionnaires. Toutefois, il devrait être sincèrement en simple respect du devoir de la jeunesse face à l’avenir, éviter de s’aliéner des droits naturels de tout Homme. Inadmissible est le pesant voulant à faire croire aux enfants d’Afrique qu’ils ne peuvent d’eux même quand bien volonté y’aurait, faire face aux rudimentaires de la vie humaine (sécurité de toute nature).
L’intervention française est ici coopération douteuse et profondément méprisable. Ah oui ! On ne transige pas avec la défense des siens, quelqu’en soit le prix (Cf l’intervention contre les pirates en Somalie).
De plus le Niger, a su contenir un mouvement rebelle Touareg, prétendument financé par l’entreprise Areva, dans un jeu machiavélique, lui étant profitable en tout point : de double soutien (rébellion/autorité légale).
Enfin, les pays africains partageant la frontière (Algérie, Mauritanie, Burkina-Faso) où sévissent les ravisseurs disposent de moyens militaires conséquents pour qu’il soit entendu qu’un pays tiers à cette zone entende y porter la paix voire la stabilité, à moins qu’il s’agisse d’une entente d’acolytes.
La présence française quand bien même il se pourrait qu’elle soit guidée par des préoccupations de desideratas électoraliste interne à la France, s’analyse, au-delà d’un comportement de maître dans son arrière cours (chasse gardée), à une manipulation du droit masquant une atteinte aux préceptes internationaux de souveraineté.
Il va s’en dire que nombres d’enfants d’Afrique bouillonnent de l'insidieux de cette présence.
Si l’autorité transitoire nigérienne, ne peut garantir ses charges et devoirs à l’égard des populations sur son territoire, normalité serait qu’à défaut de passation de témoin, qu’elle se mette sous la tutelle régionale voire africaine. Loin de toute invocation d’impossibilité de similarité face aux multiples disparitions classées sans suites et décès suspect et douteux aux issues judiciaires terrifiantes de nombres d’enfants d’Afrique en France, une certaine insulte de la mémoire collective africaine se fait jour.
Joseph TAPA