08/09/10
Mozambique : La leçon de plus

La situation sociale explosive que connue durant trois nuits de suite, dès le 1 septembre 2010, le Mozambique, pays de colonisation portugaise de 21,3 millions d’habitants, à l’économie agraire médiocre en dépit de ses 801 590 km2 de superficie irriguée d’un littoral sur l’océan indien de plus 2000 km de côte, trouverait éphémère solution par la renonciation –actuelle et de loin définitive- officielle du gouvernement par la voie du ministre du plan Aiuba Cuereneia, à poursuivre l’augmentation des prix (17 à 33%) de certains biens de consommation primaires et de première nécessité : eau potable, pain (qui a déjà augmenté de près de 25 % en un an), divers produits de base.
Exception faite de l’augmentation du prix de l’électricité, entretenu comme incontournable pour l’aménagement en électricité de certaines zones territoriales.

Le gouvernement entendant par un resserrement ou coupe budgétaire récolter une marge financière de nature à appesantir les pertes escomptées de la volte face de taxation supplémentaire. Ainsi pour donner l’exemple, il a été décidé de geler jusqu’à la fin de l’année les salaires des hauts fonctionnaires, des directeurs de compagnies publiques et une réduction des déplacements en avion.

Nauséeux du précaire

République indépendante depuis le 25 juin 1975, sujette de facto aux âpres de la démocratie républicaine qui étrillent le continent africain. Il s’expose ici -coutume peut être étant établie- une révélation des méfaits que ce système injecte en distorsion.
Il va s’en dire que la volte face momentanée, oui replis tactique du gouvernement, ne vise qu’à gagner du temps :

1- Certainement afin de n’être indexé de l’étranger (Occident) comme étant le point de faiblesse ayant donné vie en effet domino à la révolte généralisée en Afrique, et que bien d’opportunistes en quête de troublions s’en inspireront ou s’en revendiqueront pour négocier leur positionnement dans la profitable mise à joug des peuples d’Afrique. Ce qui conduirait inévitablement à des sanctions, qui comme de coutume, prendront la voie d’institutions mendiantes sous régionale. Et celles-ci seraient actées avec une facilité tirée du fait que le pays n’est point un pilier sous régional.

2- Assurément afin d’ouvrir de nouvelles négociations sous angles d’assistances éloignées de philanthropisme, et dont la finalité conduira à un resserrement des marges avenir d’indépendance de ces populations.

3- Ignoblement dans la quête de survie des irresponsables au patriotisme familial (clanique) et de loin national.

L’on pourrait s’enfermer dans des esquises d'explications liées à la faiblesse de l’économie essentiellement primaire mettant le pays sous perfusion et dépendance du voisin sud africain ; De la répartition inégale de l’appropriation des richesses et de la politique, à l’exemple du voisin zimbabwéen, concentrées entre les mains d’une petite élite ici descendante des assmilados (africains assimilés par les portugais) ; De la corruption croissante, etc. Il n’en reste pas moins que cette situation qui est l’apanage de l’Afrique toute entière, porte et exprime bien des dangers qui guettent ce continent.

Néanmoins, force est une fois de plus de constater la véritable faiblesse des populations africaines, qui s’analyserait (dur comme fer) par l’acceptation des malheurs que portent quelques uns d’entre eux. En effet les manifestations débutées à Maputo (capitale) avant de s’étendre à l’intérieur du pays, dévoilent une fois de plus que seul le peuple peut se délier des tromperies. Et aux premières desquelles l’on peut ici ranger les atouts économiques en avatars de la démocratie qui ne profite grandement qu’à un minuscule groupusculaire.

Stupéfaction à l’africaine

Étonnant est le constat de l’incapacité de cette terre grandement fertile et généreusement irriguée à couvrir les besoins "primaires" alimentaires de ses populations. Important et salvateur serait que l’Afrique oriente ses productions tout au moins agricoles à la satisfaction première des siens. Au lieu de produire des fleurs à l’exemple du Kenya qui y concentre près de 20% de ses terres arables ; Pendant que pour faire face à la famine au Niger, au Soudan, en somalie, au Cameroun, en Côte d’Ivoire, au Nigeria, etc., l’Afrique en est à se lier du revers de l’assistance étrangère dont-il n’est secret de polichinelle qu’elle est le préau de bien de maux dont souffre ses populations.

Surprenant est l’évocation de la couverture d’électrification territoriale par le financement direct des populations, par la voie supplémentaire ou surabondante de l’augmentation de la redevance d’électricité en sus des taxations diverses : Que signifie donc domaine public d’autant plus que ce service n’est pas privatisé ? A quoi donc servent les minima des collectes d’impositions diverses ? Du moins si le niveau en est bas, à quoi bon vouloir se développer selon les préceptes étrangers ?

La problématique s’entrouvrait éludée en belle échappatoire par l’exemplarité qu’entend porter les responsables via l’insidieux de la renonciation à leurs émoluments. Toutefois, au-delà de la confortation des incapacités des hommes liges (de pailles) dévoués et opprimés en des ententes étrangères, il est de la situation mozambicaine, une fois de plus porté un coup de semonce à l’intention des peuples d’Afrique.

Oui l’Afrique doit d’elle-même rétablir son pacte social, orienter à ses fins premières ses productions, diriger son éducation, organiser son développement, orchestrer ses recherches, dynamiser sa maturité, contrôler et de loin subir en souffrances ses relations, etc. Tel est en suspend le message qui se dégage de la bravoure populaire mozambicaine.
Il s’en trouvera inéluctablement des prophètes qui brandiront le feu pour clamer à l’hérésie.

Joseph Tapa