Kadhafi Titille les Africains

Le colonel Mouammar Kadhafi, guide de la révolution libyenne dite de la Jamahiriya, a obtenu de ses pairs africains au courant du début du mois de février 2009, la présidence de l’organisation qui se veut représentante des intérêts de l’Afrique : L’union Africaine.

Le guide connu pour ses joutes orales assassines de vérités dérangeantes, ses frasques à l’égard des occidentaux, et une certaine affection africaine qu’il expose hautainement en public (habillement, loge sous sa tante de bédouin, financement à tout va des Etats africains&hellip, se lancerait vraisemblablement dans une nouvelle forme d’excitation des esprits africains.

Profitant de la tribune que lui offre son statut de président de l’union africaine, il s’en est allé pour crier haut et fort que l’Afrique devrait se débarrasser des modèles d’organisations d’origines étrangères, fustigeant la démocratie comme étant inappropriée aux structures sociales africaines.

Sur la lancée de son nouveau statut l’invitant à s’intéresser aux discordes africaines, il semblerait qu’il en profite pour tourner en dérision, marteler les consciences africaines des bassesses qui détruisent et amenuisent.

Il a heurté la sensibilité de biens de mauritaniens en signifiant que le coup d’Etat militaire du 06/08/08, qui empoisonne la vie publique, en raison de l’atteinte à l’ordre constitutionnel légal, ne devrait plus être objet de sanction et que les dispositions prévues par les militaires au pouvoir depuis lors, devaient s’appliquer pour la continuité des institutions.

Par la suite, il a déclaré adhérer à l’idée que les fonctions de chef des Etats africains puissent être attribuées à vie si les populations le souhaitent.

Ces propos ont eu le mérite de soulever l’ire de bien d’africains, tel le président Wade du Sénégal qui trouva la tirade sur la présidence à vie, d’un autre temps et anti-démocratique.

Pour notre part c’est avec ironie que l’on constate que les africains perdent la bonne humeur devant ce qui les caractérisent le plus (instabilités politiques) et qui en profond matérialisent les actions publiques (discordes à outrance).

Kadhafi voudrait-il par ces propos tourner en ridicule l’expression de la vie politique africaine où les coups d’Etats sont un moyen pour les opposants d’émerger sur la scène internationale (quête de rayonnement international, étranger, conduisant à la soumission pour l’adoubement du changement à leur profit), sanctionnant l’ancrage public des structures d’administrations étrangères.

Kadhafi voudrait-il par l’atteinte dérisoire des concepts fort en vogue en Afrique, accentuer la perversité du ridicule qui gouverne les africains.

Veut-il pousser les africains dans leurs plus abjectes hypocrisies ?

Se moquer de ce que bien des uns sanctuarisent au profit d’une classe se voulant incontournable dans la destinée des populations africaines ?

Exposer non sans honte ce qui réchauffe nuitamment les désidératas des leaders africains ?

Solutionner tout cela en exposant le manque de courage politique face à la soumission aux préceptes qui faits des africains des obligés, les confinant à l’expectative…

Le courage politique n’est l’apanage de tous, à l’inverse de la polémique soporifique et velléitaire visant à gagner du temps.

Kadhafi étoffé de ses nouveaux habits, semble résolument avoir décidé de nuire les plus infâmes pourfendeurs du continent africain, et au premier desquels l’on peut classer les Africains, plus particulièrement leurs dirigeants.

Joseph Tapa