21/05/09
Cameroun: La Force obscure de l'anonymat

Contrairement au tapageur peuple camerounais, à la brillantissime et forte représentation de ses filles et fils dans les artères des sociétés en tout point du globe, le premier chef des institutions de ce pays, Paul Biya, brille d’un anonymat international, renforcé en interne d’une élogieuse absence participative et de présence politique.

Cela se matérialise par ses absences notoires aux rencontres régionales et internationales, ses absences de positions et de propositions face aux crises sociétaires et mondiales, ses préférences de domiciliation auprès de literies d’hôtels occidentaux etc.., à sa décharge une mansuétude gestionnaire source certaine de stabilité sociale, force obscure de pérennité, dans un pays à l’environnement englué des convulsions guerrières de la majorité de ses voisins (Tchad, Congo, R.C. Africaine, sud- Nigéria).

Ses atouts sembleraient lui valoir l’estime de biens d’étrangers soucieux de barguigner la sécurité de leurs intérêts.

Ainsi a débuté le 20/05/09 au Cameroun, la première tournée africaine en tant que Premier-ministre français, de François Fillon, pour une durée de quatre jours, axés sur le renforcement des liens ancestraux d’amitiés ou la refondation "du déficit d’image" de la France dans ce pays ; L’amélioration des accords de défenses dits de « nouvelle génération : simple fin du déclenchement automatique de l'intervention militaire française en cas d'attaque contre le pouvoir et le pays» avant un départ vendredi pour le géant pétrolier voisin : le Nigeria.

Nigéria ou sévit la première entreprise française en terme de chiffre d’affaire « Total », menacée comme toutes autres entreprises pétrolières sur le sol du sud-Nigéria d’expulsion part des mouvements guerriers du Delta.

Face à l’instabilité nigériane marquée du divisionnisme religieux et des guerres du pétrole secouant fréquemment le pays, il semblerait qu’à l’image du pétrole objet de guerre fratricide au Tchad voisin et donc l’embouchure d’embarquement se trouve être dans les eaux territoriales camerounaises, il soit négocié pareille possibilité pour l’or noir nigérian au vu de l’expérience positive du contrôle des flux et débouchés du pétrole tchadien.

La neutralisation monnayée de tranquillité sociale par refondation de garanties, jouxtée de la quiétude anonyme du premier des camerounais se trouvent être l’obscure force dopant l’attrait de ses terres.

Reléguant aux oubliettes l’épisode vexatoire de la brève rencontre (quelques minutes) accordés au président Biya, lors de la présentation de ses lettres d’accréditations et de doléances auprès du nouveau président français, Nicolas Sarkozy, au plus haut de l’ère de la refondation des relations d’avec l’Afrique et plus précisément de ceux qui à l’image de l’anonyme Paul Biya, ne l’aurait pas ouvertement soutenu dans sa quête du pouvoir.

Une fois de plus, la force participative des africains à l’avancée des non africains se produit dans l’obscurantisme total, étincellement arguée en reconnaissance des mérites des sponsorisés éreintant leur peuple.

Le Cameroun via son président Biya, un des bon élèves qui fut l’un des premiers à signer les accords de Partenariat économique APE, décriés par les politiciens occidentaux, un des premiers à signer les accords sur l’immigration choisi, cher au président Sarkozy, ferait de nouveau preuve d’une aptitude enviable, lui valant en mérite toute l’attention étrangère.

En finalité l’anonymat se présenterait comme une force insoupçonnable...

Joseph TAPA