10/04/09
Quête d’adoubement ou passage en force en Côte-d’Ivoire
A la suite des troubles militaires (Coup d’Etat déc.1999 et transition militaire de dix mois), politiques (exclusion de certains partis aux élections générales RDR), et sociales (division du pays à la suite d’un mouvement de rébellion), la Côte-d’Ivoire n’a pu soumettre au suffrage des ivoiriens le renouvellement démocratique des ses acteurs publics.
Les dernières élections générales datent de 2000, avec une participation de moins de 34% au législative du 10 décembre, celle-ci marquée par l’exclusion des partisans du parti RDR, au candidat éliminé de la présidentielle du 22 octobre 2000, déboucha à l’émergence deux grandes forces politiques, l’ex-parti au pouvoir PDCI et RDA (98 élus), le FPI au pouvoir (96 élus), UDCPI (14 élus), RDR (5 élus candidats maintenus malgré l’interdiction officielle), PIT (4 élus), Indépendants (4 élus), MFA (1 élus), UDCI (1 élus).
La situation de crise politique accentuée par la fomentation d’une rébellion en septembre 2002, conduisant à la partition administrative et territoriale du pays, fut arguée par le pouvoir en place pour ne pas soumettre aux suffrages électoraux le renouvellement des acteurs publics.
Depuis 2005, fin de mandat constitutionnel des acteurs en charge des fonctions publiques, ceux-ci sous le bénéfice et couvert de la dégradation sociale et politique se maintiennent au pouvoir via des manœuvres dilatoires en dépits de divers accords de paix, de réunification administrative et territoriale et d’annonces soporifiques de volonté d’aller aux élections.
Par accord politique interne, soutenu internationalement (Onu, France, Usa etc&hellip

, il a été conclu la nécessité d’organiser en premier l’élection présidentielle (fin du mandat constitutionnel depuis octobre 2005), celle-ci devant en prélude être devancée par l’établissement de l'identification et de recensement électoral.
L’Opération d’indentification et de recensement, nouvel artifice de report des élections, débutée le 15 septembre 2008 semble irriter la communauté internationale qui ne cesse d’inciter les acteurs politiques à l’avancée sincère et honnête.
« L'organisation d'élections libres, transparentes, justes et démocratiques en Côte d'Ivoire en 2009 constitue pour la France la priorité", selon une déclaration du porte-parole adjoint du ministère français des Affaires étrangères, Frédéric Desagneaux »
Pressée de toute part, la mouvance politique au pouvoir (FPI), par la voix de son président Pascal Affi N’Guessan, en séjour de courtoisie en France (recherche t-il, marchande t-il l’adoubement) s’en est allé d’évocations de plus tonitruantes, laissant présager une volonté de passage en force à venir.
Ce dernier qui estime que le président actuel, issu de sa formation politique, n’a pas réellement eu un vrai mandat au service du peuple ivoirien, annonce la victoire certaine du candidat de son parti à la prochaine présidentielle ; Victoire soutenue de la poussée de sa formation politique dans les bastions électoraux des opposants affaiblis par leurs positions politiques et poussée générale dans l’ensemble du corps électoral.
Hum !!!Quand bien même aucun suffrage depuis 2000, n’ai pu le constater et que les listes électorales ne soient pas toujours définitivement établies.
Il conforte son propos en exposant comme objectif une victoire "certaine" dès le premier tour et qu’en cas de situation de ballottage conduisant à un second tour électoral, l’accord des opposants politiques prévoyant le désistement au bénéfice du présent au second tour électoral ne saurait déboucher sur report même de 20%, justifiant cela par des tensions anciennes.
Hum !!! Son parti contrôlerait même les intentions des électeurs de l’opposition.
Manifestement des raisons supérieurs à l'électeur ivoirien, justifient la quête d'adoubement extérieur à lui, certainemement sous "menace, poids" du pourrissement social et politique.
Hum !!! Décidement la refondation prônée par la France dans ses relations Françafrique, semble ne pas faire le poids devant les caciques en quête d'existentialisme.
Joseph Tapa