24/04/09
Somalie victime de sordidité éminemment abjecte

La belle république somalienne née en 1959 de la fusion des colonies sous administration italienne (Somalia au sud) et anglaise (Somaliland au nord) connaît depuis les années 1977 "guerre de l’Ogaden" des soubresauts qui aboutiront en avril 1992 au départ du dernier gouvernement central ayant autorité sur l’étendu du territoire et sous la direction du président Siad Barre.

A la suite de la perte d’autorité centrale, le pays s’est vu abandonné aux forces armées multiples, sous l’égide des seigneurs de la guerre et des islamistes fondamentalistes, conduisant dans l’ère du choc des théologies à ce que y soit déployé avec un relatif succès, des forces onusiennes et sous l'ère du bien et du mal, du président Georges W Bush, à l’abandon aux forces islamistes:

Casque bleu pakistanais, suivie en décembre 92 de l'opération dite humanitaire des Usa dénommée Restore Hope (Rendre l’espoir) sur le fondement du droit d’ingérence et qui se solda par une intervention désastreuse des forces spéciales (Rangers et Delta forces) dont le fiasco en octobre 93 poussa le président Clinton à y mettre un terme.

De l’abandon à des forces islamiques pourtant pourchassées internationalement, sous d’autres cieux (Irak, Afghanistan et secrètement par les services de renseignements dans l’ensemble du monde), le pays dans les régions séparatistes du Somaliland au nord, s’est internationalement illustré par la pratique sauvage et grandissante de la capture de bateaux dans le golfe d'Aden et dans l'océan Indien.

La piraterie aux larges des côtes somalienne à pour mérite d’obérer les dépenses publiques des acteurs internationaux, d'une part par l’entretien des flottes militaires hostiles d’une quinzaine d’Etats au large de ses eaux territoriales et d'autre part civiles par l’aggravation des primes d’assurances des flottes marchandes et de plaisances s’y hasardant.

Cette situation rédhibitoire des échanges commerciaux, dans le cadre de crise économique mondiale actuelle, a conduit à ce que soit officialisé comme dirigeant du pays un ancien dirigeant islamiste, Chiek Charif Ahmed, "autres chefs de guerres", élu le 31 janvier 09 lors de discussions parrainés par l’Onu.

21 0ct 1969 – 27 jan 1991 Siad Barre, dernier président détenant l’autorité centrale.
27 jan 1991 – 27 août 1993 Ali Mahdi Mohamed, chef de guerre.
27 août 2000 – 14 Oct 2004 Abdiqassim Salad Hassan, chef de guerre.
14 Oct 2004 – 29 déc 2008 Abdullah Yusuf Ahmed, chef de guerre.
29 déc 2008 – 31 Jan 2009 Adan Mohamed Nuur Madobe, transition.
Chiek Charif Ahmed 31 Jan 2009…, chef islamiste.

Cette 15ème tentative sur 18, d’installation d’un gouvernement central par la voie extérieure des instances internationales, motivée de la transcendance à l’élan de piraterie, a accouché d’une conférence internationale sur la Somalie avec la participation de l’Union africaine, l’Union européenne et sous l’égide de L’ONU.

Cette conférence tenu sous d’autres cieux qu’Africains, il est vrai que dans le besoin on se déplace vers son débiteur, donateur, banquier, fut instituée pour la récolte d’une aide structurelle d’un montant souhaité de 166 millions de dollars, afin d’aider à la stabilité gouvernementale et l’instauration de forces armées (5.000 hommes) et de polices (10.000 hommes) en soutien de la force africaine en place (Amisom 4.300 hommes), dans la quête de neutraliser le fléau de la piraterie.

La conférence internationale se conclût sur l’annonce par les participants, d’engagements volontaires à débloquer 250 millions de dollars (191 millions d’euros), en faveur de ce pays.

Cela pourrait conduire les esprits malveillants à s’arrêter sur le sens des promesses à l’égard de l’Afrique, au regard de ceux pullulant et sans mise en œuvre, résultantes de différentes rencontres des grands de ce monde, G8…G 20, et donc le bras financier, le fonds monétaire international opte pour l’annulation des dettes à échéances, de principe non remboursable vu l’environnement économique actuel, au lieu et place d’injection directe de cash comme peuvent s'en prévaloir les Etats de l’Est européen.

Manifestement, la notion d’ordre en force via la force prend le dessus sur les valeurs de cohésion sociale et de dynamique économique qui nuisent à l’émergence d’un Etat consolidé et fort.

Les imbéciles n’étant que ceux qui ne savent par le changement s’adapter, il est sans nul doute très érudit de faire éloge aux islamistes pour s’insurger à grand fracas par la suite internationalement contre ces derniers, à l’image de l’ascension et déboulement des talibans en Afghanistan.

La Somalie à besoin à l’image de l’Irak, qu’une force internationale et de préférence africaine vienne à pacifier l’ensemble territoriale et y jeter à terme les bases d’un Etat construit autour de valeurs sociales et économiques locales.

Il est vrai que le pays n’est pétrolièrement pas l’Irak ou stratégiquement l’Afghanistan, et qui plus est, cela n’enchanteraient point les Etats africains, qui y verraient de l'établisement d'une force militaire disctincte de la coupole d'un Etat, une certaine menace; Alors les mesurettes dilatoires et soporifiques ont le vent en poupe.

Joseph TAPA